Matcha sucré et succès fulgurant : comment Blank Street séduit les ados et pèse déjà 500 millions de dollars
Une boisson verte devenue virale
À 15h30, dans le quartier huppé de l’Upper East Side à New York, Emma et Maddie, toutes deux âgées de 12 ans, dégustent tranquillement leurs lattes au matcha dans leur QG habituel après l’école : un café Blank Street. Ce lieu est devenu en quelques années une destination prisée des jeunes amateurs de boissons sucrées et colorées, prêtes à être postées sur TikTok.
À l’origine, Blank Street Coffee s’était positionné comme une enseigne de café moderne. Lancée en 2020 avec un simple chariot à Brooklyn, la marque a rapidement pris de l’ampleur grâce à un soutien financier massif de fonds de capital-investissement. Des millions de dollars injectés ont permis une expansion rapide à travers New York, puis dans d’autres villes.
Un modèle qui bouscule les puristes
Mais tout le monde n’est pas séduit. Les puristes du café n’ont pas tardé à critiquer la chaîne pour ses machines à espresso automatisées et sa stratégie d’expansion jugée trop agressive. Pour eux, Blank Street manquait d’authenticité et trahissait l’esprit traditionnel des cafés de quartier.
Cependant, la marque a su s’adapter. Plutôt que de s’obstiner à plaire aux connaisseurs, elle a misé sur une tendance montante : le matcha sucré, énergisant, et visuellement accrocheur. Un choix payant auprès d’un public adolescent toujours à l’affût de nouveautés à partager en ligne.
L’économie évolue, l’investissement aussi
Pendant que Blank Street bouleverse le paysage des boissons en Amérique, un autre acteur économique poursuit sa transformation de manière plus discrète mais tout aussi stratégique : The Investment Company of America. Ce fonds, géré par Capital Group depuis 1934, représente aujourd’hui plus de 200 milliards de dollars d’actifs.
D’après Anita Patel, directrice des investissements et porte-parole du fonds, ce dernier a traversé les grandes mutations économiques américaines : de l’économie industrielle d’après-guerre à une économie de services dans les années 1980, et jusqu’à l’ère numérique actuelle. Sa recette : une gestion d’équipe impliquant huit gestionnaires de fonds et une préférence pour les entreprises versant des dividendes — signe, selon Patel, de discipline financière.
Deux visions de croissance
Si Blank Street incarne une approche jeune, rapide et influencée par les réseaux sociaux, The Investment Company of America représente une stratégie de long terme, construite sur la résilience et l’adaptation aux changements macroéconomiques. Ces deux trajectoires illustrent deux manières distinctes de bâtir des empires financiers : l’un dans la rue avec des boissons tendance, l’autre en coulisses avec des placements rigoureux.
Mais dans les deux cas, le message est clair : comprendre son époque et son public est la clé du succès, que ce soit pour vendre du matcha à des ados ou gérer des milliards sur les marchés financiers.
