Le déficit public français grimpe à 5,5 % du PIB, selon l’agence de statistiques INSEE

Le déficit budgétaire de la France s’est élargi plus que prévu en 2023, ont montré mardi des chiffres officiels, compromettant l’engagement du président Emmanuel Macron de remettre les finances nationales sur les rails dans les quatre prochaines années.

L’agence de statistiques INSEE a indiqué que les comptes publics de 2023 ont révélé un déficit fiscal de 5,5 % de la production économique de l’année dernière, en hausse par rapport à 4,8 % en 2022 et nettement plus que l’objectif du gouvernement fixé à 4,9 %.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a déclaré que les recettes fiscales, qui tendent à suivre l’inflation, étaient inférieures de 21 milliards d’euros (22,8 milliards de dollars) aux prévisions en raison d’une baisse de l’inflation plus rapide que prévu.

Par ailleurs, les dépenses pour les allocations de chômage et les dépenses des collectivités locales ont été supérieures aux attentes, a ajouté Le Maire.

« J’appelle à une prise de conscience collective pour réduire les dépenses publiques », a déclaré Le Maire aux journalistes. « Nous devons fermement abandonner toutes les dépenses qui ne donnent pas les résultats escomptés. »

Il a ajouté qu’il écrirait mardi à des centaines d’agences publiques françaises pour leur demander de trouver autant d’économies budgétaires que leur trésorerie le permettrait. Les collectivités locales seront également appelées à resserrer leurs budgets.

Bien que le gouvernement ait prévenu à l’avance que le déficit serait pire que prévu, c’est tout de même une mauvaise nouvelle car cela signifie que des économies budgétaires supplémentaires doivent être trouvées cette année pour atteindre un objectif de déficit de 4,4 % en 2024.

Le gouvernement a déjà annoncé 10 milliards d’euros de coupes budgétaires supplémentaires cette année et a dit qu’il pourrait devoir adopter une législation en cours d’année pour trouver des économies supplémentaires.

Le Maire a déclaré qu’il restait engagé à réduire le déficit à moins de 3 %, limite de l’UE, d’ici 2027 et a exclu d’augmenter les impôts.

Les agences de notation doivent mettre à jour leurs notations sur la dette française en avril et mai, quelques semaines avant les élections parlementaires de l’UE, que les sondages montrent le parti d’extrême droite en tête confortablement.

L’INSEE a également indiqué que la dette publique de la France s’élevait à 110,6 % du PIB à la fin du quatrième trimestre de 2023, contre 111,9 % à la fin du quatrième trimestre de 2022.