Le Dax devrait débuter la séance d’aujourd’hui en baisse, selon les indications des marchés à terme. En début de semaine, l’indice phare allemand avait progressé de 0,3 % pour atteindre 24 309 points. L’optimisme concernant une possible résolution du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine avait incité les investisseurs à se tourner vers les actions. Les trois principaux indices américains ont clôturé sur de nouveaux sommets pour la deuxième journée consécutive, tandis que l’EuroStoxx50 atteignait également un nouveau record.

L’agenda économique et le repli de l’or

Sur le plan conjoncturel, les investisseurs surveillent aujourd’hui les chiffres de la confiance des consommateurs en Allemagne et aux États-Unis. L’institut GfK doit publier ses prévisions pour novembre concernant le moral des ménages allemands, que les experts attendent en légère hausse. Les mois de novembre et décembre sont cruciaux pour le commerce de détail allemand en raison des ventes importantes de Noël. Les données américaines sont attendues dans l’après-midi. Parallèlement, le prix de l’or, qui semblait ne connaître qu’une seule direction, entame une baisse. Le secteur, lui, reste serein et parle d’une évolution saine.

Correction notable sur le métal jaune

Le rallye spectaculaire semble terminé, du moins pour l’instant. Le prix de l’or a fortement chuté ce mardi pour la troisième journée de cotation consécutive, s’éloignant ainsi de plus en plus de son sommet historique. Mi-octobre, l’once troy du métal précieux coûtait encore 4 381 dollars ; elle se négocie désormais à un prix inférieur de dix pour cent. Malgré ce net recul, l’or affiche toujours une progression d’environ 50 % depuis le début de l’année. Cette récente baisse s’explique probablement par des prises de bénéfices de la part des investisseurs professionnels et privés – ceux-là mêmes qui avaient largement contribué à cette course aux records.

Les moteurs d’une ascension fulgurante

L’or connaît une tendance haussière soutenue depuis un certain temps, son prix ayant doublé en moins de deux ans. Le rallye a été initié par les banques centrales des pays émergents, cherchant à diversifier leurs réserves pour réduire leur dépendance au dollar. Par la suite, les investisseurs institutionnels et privés ont également misé sur le métal précieux pour diversifier leurs portefeuilles hors du dollar, ou comme protection contre l’inflation et les risques géopolitiques. Cependant, la récente accélération serait principalement due à la peur de manquer le train en marche, un phénomène connu sous le nom de « Fomo » (« Fear of missing out »). Les fonds négociés en bourse (ETF) adossés à l’or ont enregistré des afflux massifs. Le prix avait franchi le seuil des 3 000 dollars en mars, avant de briser le mur des 4 000 dollars en octobre.

Une correction jugée saine par le secteur

La hausse des prix a été si rapide que ce recul est considéré comme une évolution saine dans le secteur. « Je pense que beaucoup de gens apprécieraient même une correction plus forte que l’actuelle », a déclaré au « Financial Times » John Reade, stratège de marché au World Gold Council, le lobby des sociétés minières aurifères. Un autre dirigeant d’une grande banque de négoce de métaux précieux a été encore plus direct : « Seuls des fous pouvaient croire que l’or monterait si haut et si vite. »

Une anomalie historique

Une étude de la Deutsche Bank illustre à quel point cette flambée du prix de l’or est inhabituelle. Selon cette analyse, l’or est, de loin, la classe d’actifs la plus performante depuis le tournant du millénaire. Depuis l’an 2000, la plus-value corrigée de l’inflation du métal précieux s’élève à 7,45 % par an. À titre de comparaison, l’étude indique que les actions américaines n’ont progressé que de 5,8 % par an, les actions allemandes de 3,9 % et les actions britanniques de 3,3 %.