La fièvre de l’iPhone : qui change (vraiment) son téléphone chaque année ?

La sortie annuelle du nouvel iPhone est un rituel pour de nombreux passionnés de technologie, donnant l’impression que le monde entier se précipite sur les derniers modèles. Cependant, une analyse plus approfondie des habitudes de consommation révèle un univers parallèle, où tout le monde ne vit pas au rythme des précommandes. La perception des « geeks » et des chroniqueurs high-tech surestime souvent la proportion d’utilisateurs mettant systématiquement leur matériel Apple à jour.

Le grand écart des modèles en circulation

Une récente enquête met en lumière cette disparité. Interrogeant à la fois le grand public et un groupe de passionnés (les « membres de Six Colors »), les résultats sont frappants. Alors que 43 % des membres de Six Colors possèdent déjà un iPhone 17 Pro ou 17 Pro Max, la situation est bien différente chez les utilisateurs « classiques ». Leurs réponses couvrent 19 modèles différents, incluant des appareils bien plus anciens, avec une présence notable des séries 13, 15 et 16. Étonnamment, même dans ce groupe « standard », trois personnes ont déjà acquis l’iPhone 17 Pro Max, montrant que la nouveauté n’est pas un domaine exclusivement réservé aux experts.

Fréquence de renouvellement : le vrai clivage

L’idée qu’un remplacement annuel est une rareté se confirme. L’enquête révèle que chez le grand public, 38 % des sondés attendent quatre ans ou plus avant de changer d’appareil. Plus révélateur encore, 22 % supplémentaires attendent simplement que leur téléphone « rende l’âme ». Seuls 20 % adoptent un cycle court d’un ou deux ans.

À l’opposé, chez les passionnés, la tendance s’inverse : 35 % renouvellent leur appareil chaque année, et 28 % tous les deux ans. Cela laisse tout de même 40 % de ce groupe « expert » conservant leur téléphone trois ans ou plus, signe que même les connaisseurs ne cèdent pas tous à l’appel systématique de la nouveauté.

Rétrospective : pourquoi garder un « vieux » modèle ?

Qu’est-ce qui pousse les utilisateurs à conserver leur appareil si longtemps ? Prenons l’exemple de l’iPhone 12 Pro, lancé en octobre 2020. À l’époque, il représentait le sommet de la gamme Apple. Avec son écran Super Retina XDR OLED de 6,1 pouces, sa puce A14 Bionic (déjà compatible 5G) et ses 6 Go de RAM, il reste un appareil très performant des années plus tard.

À sa sortie, les utilisateurs louaient son design « néo-rétro » inspiré des iPhone 4 et 5, la qualité de ses matériaux, ses performances et l’excellence de ses photos, de jour comme de nuit, grâce à son triple objectif et l’introduction du scanner LiDAR. Cependant, certains points faibles, comme une autonomie jugée inférieure à celle de son prédécesseur (l’iPhone 11 Pro) et une tendance à la surchauffe lors de fortes sollicitations, étaient notables. Le retrait de l’adaptateur secteur pour un appareil coûtant plus de 1100 euros avait également fait couler beaucoup d’encre. Ces caractéristiques solides expliquent pourquoi un tel modèle peut encore satisfaire pleinement un utilisateur en 2025.

L’esthétique, un critère de choix variable

Au-delà des performances pures, l’esthétique joue-t-elle un rôle majeur dans la décision d’achat ou de conservation ? La couleur semble importante, mais pas pour tout le monde. Le bleu arrive en tête des choix préférés dans les deux groupes (à égalité avec le rouge chez le grand public). Fait intéressant, la deuxième couleur préférée des passionnés est l’orange, suivie du noir. L’enquête révèle aussi que 22 % du grand public n’accordent aucune importance à la couleur de leur téléphone, contre seulement 6 % chez les experts.